Alléger un texte : pourquoi est-ce si difficile ?

LAUGIER CHRISTINE

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Pourquoi alléger un texte fait-il si peur (et pourquoi c'est normal)?

Alléger un texte, cela semble simple en théorie. Mais dans la réalité ? C’est souvent une vraie épreuve. Vous savez qu’il faudrait couper, simplifier, élaguer. Et pourtant, vous hésitez, vous freinez, vous repoussez. C’est normal, car, sans le savoir, vous êtes sous l'emprise de croyances qui vous empêchent de passer à l'action.
Voici donc les 5 croyances qu'il vous faut combattre pour alléger vos textes en toute sérénité.

On confond quantité et qualité

Un texte long donne l’impression d’un contenu sérieux, riche, crédible.
Nombreux sont ceux qui pensent : “Plus j’écris, plus je montre que je maîtrise mon sujet.”
Mais c’est un leurre.

La valeur d’un texte ne se mesure pas au nombre de mots. Elle se mesure à sa lisibilité et à son utilité pour le lecteur ou la lectrice.
Un texte long et flou fatigue.
Un texte clair, structuré, direct, rend service.


On a peur d’oublier quelque chose d’important

Réduire un texte, c’est devoir choisir. Et donc parfois laisser de côté un détail, une nuance, une subtilité.
Beaucoup craignent alors de trahir le fond.

Mais synthétiser, ce n’est pas trahir.
C’est faire des choix pour mieux transmettre l’essentiel.
C’est respecter l’intelligence de votre lecteur… et son temps.


On veut montrer qu’on sait

Dans de nombreux milieux professionnels — académique, juridique, administratif — on valorise encore l’écriture longue, complexe, technique.
Elle donne une impression de maîtrise, de hauteur, d’érudition, de professionalisme.

Résultat ? On empile les tournures savantes. On démontre, plutôt que de communiquer.
Mais aujourd’hui, la compétence ne se prouve plus par le jargon.
Elle se prouve par la capacité à rendre compréhensible ce qui est complexe.

On manque de méthode

Alléger un texte ne s’improvise pas.
Cela demande de savoir repérer les longueurs inutiles, reformuler, structurer, hiérarchiser.
Sans méthode, on peut avoir l’impression de “casser” le texte ou d’en perdre la richesse.

Mais la bonne nouvelle, c’est que cela s’apprend.
Avec les bons outils, cela devient vite un réflexe naturel.

On est amoureux de ses mots

Un texte, c’est souvent le fruit de plusieurs heures de travail.
Chaque phrase, chaque formule, chaque tournure porte en elle du temps, de l’attention, parfois un peu d’émotion.

Alors couper, même quelques lignes, peut donner l’impression de se faire violence.
Mais alléger, ce n’est pas mutiler :
c’est faire respirer, clarifier, respecter son lecteur ou sa lectrice.


En bref

Alléger un texte, ce n’est pas un exercice anodin. C’est un acte d’exigence. Un engagement vers plus de clarté. Et parfois, un petit combat contre nos propres automatismes.

Et si alléger devenait, pour vous aussi, un réflexe libérateur ?



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