750 mots

LAUGIER CHRISTINE

rédaction, défi, rituel, plaisirdécrire

C'est la première fois que je tente cet exercice.
Écrire 750 mots, ça représente quoi comme travail ?
Combien de temps pour y parvenir ?
Si mes calculs sont exacts c'est l'équivalent de 3 feuillets de 250 mots.

Ça semble à la fois difficile et à ma portée. Il ne me reste plus qu'à trouver un sujet. Oui, la fameuse bonne idée ! Celle qui vous inspire, qui vous bouscule, qui vous porte, qui vous séduit, qui vous parait évidente, qui vous en fait voir de toutes les couleurs quand elle ne vient pas.

Parce que oui, pour l'instant, je dois l'avouer : je ne tiens pas le début d'une bonne idée. Et ça m'angoisse d'autant que je constate que je n'ai écrit, à ce stade, que 116 mots, 118 à présent !

Les mots s'accumulent, les lignes s'alignent, les paragraphes se dessinent. Tout est là : le texte prend forme, mais pas une seule idée à l'horizon. Aucun fond solide, juste de l'improvisation, du blabla pour remplir les lignes, comptabiliser des mots.

Où tout cela va-t-il me mener ? Je n'en sais foutre rien, et je m'en moque.
Ce que je veux ici, c'est laisser couler les mots, les accueillir au fil des lignes, sans jugement, sans pression. Je dois juste veiller à ne pas tarir la source.

Comment faire, d'ailleurs ? Dois-je me concentrer fort, fort, fort ? Ou me mettre en mode pilote automatique ? À peine se sont-ils formés dans ma tête, les mots s'affichent sur l'écran.
Tout ça va vite. Trop vite ? plus vite que l'IA ?

Finalement je fais comme elle : j'écris les mots comme ils me viennent, c'est-à-dire comme j'ai appris à les enchainer, à les combiner, à les associer. Mais moi je n'ai pas besoin de faire des calculs compliqués, ni des statistiques, ni des probabilités.

Il suffit que je me lâche la grappe, que je me fiche la paix, que je me fasse confiance, que je me laisse porter par l'exercice.
Mes doigts courent sur le clavier.

Mais d'un coup, plus rien.
Plus aucun mot ne coule, plus rien ne vient à mon esprit, c'est le vide...

Le syndrome de la page blanche.

En ce mercredi soir, ma muse s'est visiblement barrée en RTT. Elle monte en ce moment même à bord de son TGV pour Biarritz. Un long week-end iodé pour se régénérer, respirer, chiller.

Et moi, je reste bêtement devant mon ordinateur à me demander ce que je vais bien pouvoir trouver à écrire maintenant que cette garce m'a plantée là.
Voilà un quart d'heure que j'ai commencé ce texte qui compte à présent 438 mots. Je suis pas au bout, mais presque à bout. Les 750 mots sont encore loin, même si j'ai déjà parcouru bien plus que la moitié du chemin.

Les derniers kilomètres sont toujours les plus durs. Et c'est vrai en toute chose, non ? En fait, je dis ça, mais je n'en sais vraiment rien.
Mais j'aime bien l'idée de ces derniers kilomètres problématiques. Ça me fait penser aux livraisons. Parce que oui, les derniers kilomètres pour acheminer votre colis jusque chez vous sont souvent les plus compliqués. C'est là que tout part en cacahuète. Parce que la société de livraison n'est pas fiable : elle vous fixe un rdv et ne se présente jamais. Parce que le colis a été balancé sans précaution dans le hall de votre immeuble, son contenu est endommagé. Parce que la date de livraison annoncée n'est pas respectée et indéfiniment reportée.
Bref tout un tas de scénarios qui vous rendent dingues.

Mais laissons là ce bien triste sujet, et revenons à nos 750 mots.

Pour aller au bout de l'exercice, encore une grosse centaine de mots à écrire d'une traite. Ce n'est pas gagné ! Ni perdu, d'ailleurs...
Alors j'accueille les mots, je les tape consciencieusement sur mon clavier. Doigts souples, poignets cassés, bras pliés à 90° et dos droit. La posture idéale pour écrire sans fatigue. la position recommandée par tous les kinés lorsque vous les consultez pour un mal de dos récurrent.

On a beau nous le répéter, ce n'est pas chose aisée d'adopter la bonne position sur la durée.

Pour être tout à fait franche, je m'en moque éperdument parce que ça y est, j'y suis arrivée !

720 mots, c'est le nombre qui s'affiche sur mon compteur, alors le temps d'écrire cette phrase et me voilà arrivée à 750 mots :  mission accomplie !

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