Devenir mentor.e en traduction ? 3 raisons de se lancer

Christine LAUGIER

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Au printemps dernier, la SFT a sollicité ses membres pour son programme de mentorat, baptisé Boussole. Après mûre réflexion, j'ai décidé de saisir cette opportunité pour accompagner bénévolement, pendant un an, les premiers pas d'une jeune traductrice. Et je ne le regrette pas ! Je vous explique pourquoi devenir mentore a été une excellente décision.

Un.e mentor.e pour ne pas perdre le nord

Le programme Boussole consiste à aider un traducteur ou une traductrice débutant.e à s’établir dans la profession et à faire face à d'éventuelles difficultés dans sa relation avec les clients et dans l’exercice de son métier. Il faut dire qu'en tant qu'indépendant, les premiers pas dans la traduction peuvent être intimidants. Je me souviens qu'à mes débuts, il m'a fallu pas mal de temps (et de nuits blanches) pour trouver ma voie/voix en tant que freelance. Entreprendre à son compte requiert une grande diversité de compétences. Alors comment ne pas se sentir perdu face à l'immensité de la tâche ? C'est pour servir de guide à une jeune traductrice, pour devenir en quelque sorte sa boussole, que je me suis investie dans le programme de mentorat de la SFT.

Pourquoi devenir mentore ? Pour donner du sens à mon métier

Pour moi, cet engagement constitue aussi une occasion unique de m'inscrire dans une démarche altruiste et solidaire. Après presque 14 ans d'exercice de mon métier, j'ai eu envie d'ajouter entraide et transmission à ma pratique professionnelle. Car le mentorat est synonyme de partage, d'écoute, d'échange et de bienveillance, des valeurs qui me tiennent particulièrement à cœur. Je suis donc heureuse de pouvoir tendre la main à une traductrice débutante pour la guider lors de ses premiers pas en freelance. Le fait de transmettre mes expériences, mes réussites comme mes échecs, me donne le sentiment d'être utile. Cet accompagnement et cette transmission apportent un supplément d'âme, un nouveau sens à mon travail. Quoi de mieux que de partager mes expériences pour aider une autre personne à avancer et à se dépasser. La relation humaine qui s'installe entre mentor.e et mentoré.e amène, en outre, une nouvelle dimension au métier, d'ordinaire si solitaire, de la traduction. Je n'ai en effet que rarement l'occasion de parler et d'interargir avec d'autres personnes au cours de ma journée de travail. Alors ces moments d'échanges avec la traductrice que j'accompagne apportent une touche humaine tout à fait bénéfique ! Ils m'ancrent dans une interaction, elle aussi, porteuse de sens.

Le mentoring, un enrichissement réciproque

Le but de ma mission de mentorat est bien sûr de faire monter en compétences la personne que j'accompagne. Je fais en sorte de lui transmettre le fruit de mon expérience et d'enrichir ses méthodes de travail à l'aide de pratiques éprouvées et validées. Mais je réalise que cet accompagnement m'éclaire également beaucoup sur moi-même. Par ses questions, "ma" mentorée challenge mes compétences. Elle m'oblige à mener une réflexion approfondie sur mes pratiques afin de lui fournir les meilleurs conseils. Elle me fait prendre conscience de mes savoir-faire et savoir-être, ainsi que de ma capacité à analyser, à m'adapter à sa personalité et à ses besoins. Elle m'apprend finalement beaucoup, et, à son contact, je m'enrichis véritablement. Elle m'oblige à développer mes capacités d'écoute. Ce que j'apprécie particulièrement dans cette expérience de mentorat, c'est qu'elle me fait comprendre qu'il n'existe pas une recette unique pour réussir en tant que traducteur/trice. Chacun/chacune utilise les ingrédients dont il/elle dispose, à son rythme et selon ses envies. Finalement, ce qui compte quand on est mentor, ce ne sont pas tant les réponses que l'on peut apporter mais bien les questions que l'on pose à la personne mentorée pour l'aider à progresser.

Et vous, ça vous dirait de vous lancer et de devenir mentor.e à votre tour ?

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